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L'abondance et le manque

Université Bordeaux Montaigne

17-18 Février 2022

 

Colloque en ligne pour le public. 

Formulaire d'inscription pour obtenir le lien de connexion : https://docs.google.com/forms/d/1DiB2oQ2G6bKrZV8HGgyhV8lQ3NeKYK9CWtK31uUypAQ/edit

 Mise à jour 18/02/2022 :

Suite à un imprévu, notre EDT change légèrement, le panel "Poétique et politique du manque de l'abondance dans l'écriture féminne" ne commencera pas à 14h, mais à 14h30

 

 

 

 

Présentation du colloque

 

Abondance et manque se posent comme des états opposés et sont pourtant tous deux contraires de l’équilibre, de l’harmonie, du neutre. La recherche ou la fuite d’une de ces deux extrémités met en jeu notre rapport aux ressources, au besoin et au désir, et nous invite à réfléchir à la question de la valeur, de la norme, et de l’excès. D’abord une question de survie fondamentale, notre rapport à l’abondance et au manque peut s’observer dans l'organisation de nos sociétés, de la langue, mais aussi dans nos recherches d’une esthétique et d’une expression.

 

D’un point de vue civilisationnel, les notions d’abondance et de manque évoquent la question des ressources, du marché, et du consumérisme. « L’ère de l’abondance » que nous vivons est marquée par l’abondance d’objets de consommation mais aussi d’informations. Dans le cadre de la consommation ostentatoire, l’abondance de richesses est mobilisée pour accumuler du capital culturel. Parmi les ressources qui peuvent être abondantes ou manquantes, la nourriture est un exemple qui interroge l’ambivalence de l’abondance. Si les festins peuvent jouer un rôle positif de renforcement du lien social et du prestige de l’hôte, la surabondance actuelle des nourritures industrielles transformées a des effets pervers sur la santé des consommateurs y compris les plus précaires. L’abondance peut avoir des effets positifs, comme pendant certaines périodes où la prospérité économique se conjugue à une fertilité créatrice et artistique (par exemple pendant les « Roaring Twenties » ou « années vrombissantes » aux États-Unis), de même que le besoin peut susciter l’innovation. À l’inverse, les effets pervers de l’abondance se manifestent par les conséquences négatives de l’hyperconsommation, notamment en termes environnementaux, mais aussi en termes culturels, éthiques et spirituels.

 

D’un point de vue littéraire, on interrogera à la fois les représentations de l’abondance et du manque, et les formes qui jouent sur ces deux opposés. Ces questions pourront s’explorer à partir de l’écocritique, pour montrer comment les pertes associées à la dégradation environnementale sont évoquées par la littérature, et se demander, par exemple, si l’environnement est représenté comme un lieu de plénitude ou comme un site du manque et de la mutilation. De même, les écritures de la décadence et de la vacuité associées à la profusion consumériste nous interrogent sur la valeur de l’abondance et sur la distinction entre quantité et qualité. Un tel jeu autour du vide et du plein, de la saturation et de l’omission, peut affecter la réception du texte et rendre la compréhension difficile, jusqu’à créer parfois un manquement de l’interprétation : depuis les écritures blanches et les textes qui créent des manques afin de susciter l’aporie, jusqu’aux textes qui enflent, débordent, accumulant mots ou références intertextuelles, parfois au point de saturer le sens. Il s’agira aussi d’envisager les formes artistiques qui prennent appui sur le manque et la pénurie. Art du déchet, du bricolage, de l’assemblage, des restes, témoignent de la créativité qui peut émerger à partir du besoin. Ce sujet nous encourage aussi à réfléchir aux formes artistiques et visuelles qui jouent sur le vide et le plein, entre équilibre et déséquilibre, et à la question du remplissage (de la case, de la page, de la toile, de l’espace créateur, de l’horizon d’attente).

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